Ce parcours nous a été favorisé par les « Leçons sur Descartes » de Ferdinand Alquié (Edition Table Ronde mars 2005). En guise de préambule à ces neuf leçons dispensées à la Sorbonne en 1954, Alquié nous avertit opportunément des deux principes qu’il a tenu à mettre en pratique :
Premier principe < Tout d’abord, je m’efforcerai de ne pas mêler des jugements de valeur et des jugements de fait. De ce que, en effet, nous estimons que telle partie de la philosophie de Descartes a plus de valeur que telle autre, on ne saurait conclure que Descartes a lui-même attaché plus de prix à cette partie de son œuvre. Nous savons, en particulier que Descartes a beaucoup tenu à certaines idées physiques, à certaines hypothèses qu’il a formulées en sciences naturelles, en biologie, en physiologie, idées et hypothèses dont nous savons maintenant qu’elles sont erronées. Mais tel n’est pas le problème. Il s’agit de savoir, non pas ce que vaut la science de Descartes, ou ce que vaut la métaphysique de Descartes, non si Descartes a montré plus de génie dans l’une que dans l’autre ; il s’agit de savoir comment Descartes lui-même a conçu le rapport, la relation entre ces deux disciplines >.
Second principe < Ce second principe veut que je ne considère pas comme établi d’avance que le rapport entre les deux disciplines soit resté au long de la carrière intellectuelle de Descartes, la même. Descartes a pu changer d’avis. Je n’affirme pas, d’avance, qu’il a changé d’avis, je dis qu’il a pu être contraint de changer d’avis par le développement de son œuvre ou par son expérience. Et, par conséquent, rien ne prouve que ce rapport, que nous voulons déterminer, ait été le même, à telle ou telle étape de la vie de Descartes, et de sa pensée >.
Son attention étant ainsi attirée, le lecteur n’aura aucun mal, par la suite, à distinguer la mise en œuvre de ces deux principes essentiels. Pour notre part, nous avons éprouvé le besoin de traduire ces intentions de la manière suivante : 1/ Présenter le cartésianisme selon deux grandes périodes qui correspondent aux deux sujets principaux suivants : – Le Cogito cartésien – Les trois réalités cartésiennes (celle de mon moi, celle de mes idées, celle du monde). 2/ Extraire de ces deux sujets principaux des sujets à résonance particulière : – Le doute cartésien (période Cogito) – Sur les pas de Descartes (I), quand il fonde les mathématiques (période post-cogito) – Sur les pas de Descartes (II), quand il fonde les sciences physiques (période post-cogito).
Date de création : 05/12/2006 @ 11:54
Dernière modification : 14/12/2006 @ 17:56
Catégorie : Parcours cartésien
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