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Philosophie et science - Le message ontonomique de Lama Darjeeling Rinpoché
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LE MESSAGE ONTONOMIQUE DE LAMA DARJEELING RINPOCHÉPRÉAMBULESelon le philosophe catalan RAIMON PANNIKAR[1], l« ontonomie montre les lois mystérieuses et intrinsèques qui permettent le développement harmonieux dun être, suivant sa constitution intime et sans violenter les autres êtres. Il y a un ordre ontonomique que nous devons découvrir, parce que lui seul nous montre la véritable structure du monde.» Cest à cette découverte que sest attaché LAMA DARJEELING RINPOCHÉ dont le livre intitulé » « CHANGER LUNIVERS[2] » est, selon ses propres termes, « le fruit dune découverte et dune expérience. Découverte des fausses et des vraies lois sur la magie du monde et expérience de lapplication de ses véritables lois, issues de la physique quantique moderne. Cest cette dernière qui a retenu notre attention dans la recension qui suit. Elle est intitulée « LA TROISIÈME PHYSIQUE ». ce titre est emprunté au physicien américain WHEELER (le père du terme trou noir), qui le justifie ainsi : « la première physique est celle du mouvement, sans explication du mouvement (GALILEE, KEPLER) ; la deuxième physique est celle de la loi (NEWTON, MAXWELL, EINSTEIN, théorie des cordes, etc.) ; la troisième physique est fondée sur linformation (qui devrait donner lexplication du mouvement et de la loi). » LA TROISIÈME PHYSIQUELes recherches et réflexions sur la nature de notre univers sont aussi anciennes que lhistoire de lHumanité. Les tout premiers philosophes ont théorisé que lélément le plus fondamental de lunivers était leau. Plus tard, comme la connaissance scientifique a commencé à mûrir, notre vision de lunivers est devenue plus complexe et, durant de nombreux siècles, une croyance largement admise postulait que les quatre principaux éléments de notre univers sont la terre, lair, leau et le feu. Plus tard, les recherches se sont concentrées autour des éléments chimiques, la structure moléculaire, les atomes, les électrons, les quarks et tout le bestiaire des particules fondamentales. Plus récemment, lavènement de la physique quantique a conduit certains chercheurs, parmi les plus éminents[3], à concevoir que lélément le plus fondamental de lunivers perceptible ne se trouve pas dans les particules, dans les champs de force ni dans lénergie, mais dans linformation. Pour le grand mathématicien ALAIN CONNES, les principes mathématiques existent indépendamment de lHumanité. Contrairement aux langues humaines ou aux algorithmes informatiques, les relations fondamentales que lon appelle « mathématiques » sont une partie constitutive de lunivers. Il pourrait ny avoir personne dans lunivers, aucune conscience, que les langues et linformatique disparaîtraient, mais les relations mathématiques existeraient encore. Il sagit bien dun ensemble de règles fondamentales qui ordonnent lunivers. Et cest cette évidence du substrat mathématique de lunivers qui a conduit nombre de chercheurs à concevoir les fondements informationnels du monde. Ainsi, les développements modernes de la cosmologie sorientent- ils de plus en plus vers une vision informationnelle de lunivers. Comme a pu lécrire le physicien théoricien JOHN A. WHEELER : « la troisième physique est celle de la physique fondée sur linformation ». A cette vision informationnelle, sajoute un second cadre de pensée aujourdhui incontournable : le modèle quantique. Aussi, le modèle ontonomique informationnel de lunivers, ou cosmologie ontonomique, que nous allons décrire dans cet ouvrage, se propose-t-il daborder la cosmologie selon ces deux perspectives, informationnelle et quantique, en y adjoignant la dimension ontonomique.[4] Cette dernière dimension est dérivée de la réflexion ontologique, qui est métaphysique, en tant que science de lEtre en général. Si lontologie étudie le problème métaphysique de lÊtre absolu, de son côté, lontonomie étudie les lois informationnelles qui président au déploiement physique (phénoménal)[5] de lÊtre. La première présentation formelle de lidée que linformation pourrait être au cur de toute la physique remonte à louvrage de FREDERICK W. KANTOR (physicien de luniversité de Columbia), « Information Mechanics », paru en 1977. Comme la dit WHEELER[6], dans une formule lapidaire : « It from bit», dont la traduction française ne parvient pas à reproduire leffet, « Ça provient des bits » ou « tout prend son origine dans linformation ». Et, puisque Wheeler parle de « bit », il sagit bien dune information binaire : 1 ou 0. Pour Wheeler, chaque particule, chaque champ de force et même lespace et le temps sont issus dun système à choix binaire en 1 ou 0. Cette binarité des choses étant à la base, aussi bien de leur fonction, de leur signification, que de la totalité de leur existence même. Cela signifie que chaque chose, aspect, du monde physique, possède une origine et une explication immatérielles. Pour WHEELER, ce que nous appelons « réalité », en dernier ressort, provient dun processus binaire en oui-non et toute la physique relève dune théorie de linformation dans un « univers participatif » (la présence des observateurs conscients dans un univers déterminerait la structure primordiale de cet univers, nous y reviendrons). Pour David John Chalmers (philosophe australien)[7], WHEELER a donc suggéré que linformation est fondamentale pour la physique de lunivers. Selon cette théorie du « It from bit», les lois de la physique peuvent être traduites en termes dinformation. Les différents états des choses, des particules, des atomes, des molécules, des systèmes, quils soient non vivants ou vivants, y compris la pensée, la conscience, résultent de leur configuration sous-jacente dans un espace dinformations. Pour Chalmers, linformation joue un rôle dans une théorie fondamentale de la conscience du monde à un niveau phénoménal. De plus en plus, pour les physiciens, ce que lon appelle et reconnaît comme la réalité matérielle, tout ce que vous goûtez, sentez, ressentez, touchez, entendez, voyez, quil sagisse de votre enfant jouant à vos pieds ou des galaxies lointaines discernées au travers dun puissant télescope, tout cela nest quune gigantesque hallucination, la traduction sous forme de phénomènes perceptibles dans nos consciences, dune information qui en est le substrat. Le rapport entre cette information et lunivers, tel que nous en faisons lexpérience, pour prendre une image approximative, est le même quentre un fichier vidéo (qui ne contient que des bits, de linformation digitale, 1 ou 0) et tout lunivers dun film avec ses objets, ses paysages, ses personnages, ses sons et les galaxies lointaines, sil sagit dun film de Science Fiction. Nous sommes comme les personnages dun film à léchelle du cosmos, un film qui se déroulerait à partir de la lecture et du décodage dune information primordiale sous-jacente. Au départ, les physiciens soccupaient du monde... physique, la matière et des forces, énergies, masses en mouvement qui forment sa dynamique. Jusquaux Newton, Maxwell, Ampère... les choses étaient faciles : je vois ce que je touche et je touche ce que je comprends. Et puis, à force de scruter de plus en plus finement la matière et lénergie, avec EINSTEIN et les PLANCK, SCHRÖDINGER, BOHR, HEISENBERG... les choses devinrent beaucoup moins évidentes, en tout cas plus complexes et les certitudes cédèrent la place aux probabilités. A commencer par la nature double des constituants élémentaires de la matière-énergie : à la fois ondes et particules. La lumière fut dabord observée tantôt comme une onde (les franges dinterférence), tantôt comme une particule (leffet photoélectrique). Mais par la suite, tout prit cette dualité : électrons, atomes, molécules... les pierres du chemin. Et cette dualité, cette superposition détats quantiques, ne peut plus être vue et touchée dune façon simple et directe. Elle ne peut être appréhendée et mathématiquement déterminée quau moyen dune abstraction mathématique : un «vecteur détat dans un espace de HILBERT». Nos yeux et nos oreilles ne suffisent plus pour percevoir le monde, car nous sommes à la synthèse de lalgèbre linéaire et de la topologie, nous sommes désormais dans de linformation, dans linformation mathématique qui préfigure cette information primordiale à la base de tout ce qui existe. Comme le dit si bien le physicien CHRISTOPHER FUCHS, nous sommes passés de la physique (ou mécanique) quantique, à une « théorie quantique de linformation ». Le système quantique représente quelque chose de réel et qui est indépendant de nous. Ce que lon appelle les « états quantiques » est une collection de degrés subjectifs dune représentation à propos de quelque chose à faire avec le système, dans le cadre des expérimentations en physique. La mécanique quantique est donc à linterface entre cette représentation subjective et les expériences physiques. Les « états quantiques » (par exemple, un photon dans létat onde ou dans létat particule) sont cette information subjective (conçue dans lesprit du chercheur) qui nous relie aux choses plus concrètes. Évidemment, les observateurs, les scientifiques, les physiciens dans leurs laboratoires, ne sont pas une nécessité pour que la réalité soit la réalité ; mais chaque fois quils entrent en scène, chaque fois que ces observateurs font une expérience, chaque fois quils observent et mesurent, ils changent les choses, ils modifient la réalité quantique. La théorie quantique de linformation est donc une théorie qui décrit le « comportement » des informations. Le prochain objectif de la physique fondamentale, nous précise le physicien JEFFREY BUB, sera de décrire ces comportements informationnels, les échanges et les transformations de linformation, pour décrire lunivers. Pour Alexei Grinbaum, philosophe, il est même possible daller encore plus loin et il propose que la physique ne sintéresse plus désormais quà linformation en soi, quelle se débarrasse des « représentations » dune réalité de toute façon inaccessible. Michel Bitbol, philosophe français, enfonce le clou en voyant dans cette nouvelle approche informationnelle une mise à lécart décisive du réalisme métaphysique qui avait court en sciences physiques. Désormais, les physiciens eux-mêmes sont de plus en plus attirés vers un point de vue plus idéaliste, une réflexion transcendantale à la Emmanuel Kant (philosophe, fondateur de lidéalisme transcendantal) ou Edmund Husserl (philosophe, logicien et mathématicien, fondateur de la phénoménologie). Ainsi, réinterpréter et comprendre, le temps, lespace, les champs de force, la matière-énergie, en terme dinformation, est-il lagenda de la physique du troisième millénaire. Des scientifiques, comme le mathématicien JOHN BARROW, commencent même à tirer les conséquences de cette approche informationnelle du monde et à en proposer des scénarios cosmologiques, bien proches de la Science Fiction, mais tout à fait plausibles. Il existerait une « matrice » informationnelle, hors du temps et de lespace, et cest à partir des informations « lues » dans cette matrice quapparaîtrait et se déroulerait tout lunivers : galaxies, trous noirs, étoiles, planètes, êtres vivants et nous, les humains, le tout dans une spatialité et une temporalité elles-mêmes produites à partir de la lecture séquentielle des informations de cette matrice transcendantale. Pour le moment, aucune expérience ne peut rendre compte dune telle hypothèse, mais tout dans la physique quantique nous pousse à la formuler, la soutenir et chercher à la démontrer. Et, en ce sens, la physique quantique informationnelle rejoint la métaphysique idéaliste, pour laquelle rien nexiste hors de la conscience, car tout ce quon ne pourra jamais connaître ne le sera que dans une (notre) conscience. Et la conscience elle-même se réduit à de linformation : le monde nexiste pour nous que par le moyen des informations que nous en avons à notre conscience. Il y aurait donc des liens entre cette possible matrice informationnelle, à la base de lunivers, et la conscience. Des liens donc, entre notre conscience et lexistence de lunivers. Quels liens ? Cela reste à préciser et cest bien lobjet de louvrage. Désormais, pour de nombreux physiciens et philosophes, tous les concepts servant à décrire lunivers, quil sagisse de la matière, de lénergie, du mouvement, des champs de force et même de lespace et du temps, doivent être réinterprétés en terme dinformation. Ainsi, cest la théorie de la relativité générale dEinstein qui doit aussi devenir une théorie informationnelle de lespace et du mouvement des masses. Et, comme le précisent CARLO ROVELLI et LEE SMOLIN, tous deux physiciens théoriciens, avec leur théorie de la « gravitation quantique à boucles », lespace nest plus quun tissu dinteractions, donc une trame dinformations quant à ces interactions. On peut penser lespace comme un réseau dinteractions fondamentales, donc un réseau de transfert dinformations. Quant au temps, comme la soutenu le philosophe Alexei Grinbaum, il serait le produit de notre ignorance. Explication : le temps serait simplement lexpression de la vitesse de traitement de linformation par une conscience. Il ne sagit donc pas dun temps absolu, indépendant, mais dune temporalité de la conscience au travail ou, en tout cas, de CELA, qui « lit », « traite » linformation qui constitue lunivers, pour la faire passer de létat informationnel à létat phénoménal. Comme a pu le dire le grand Einstein : « Lespace et le temps sont les modalités par lesquelles nous pensons et non les conditions dans lesquelles nous vivons », fabuleuse intuition de ce grand penseur ! La théorie de la gravitation quantique à boucles, de ROVELLI et SMOLIN, pose que lespace est constitué de petits grains, des «boucles », dont la taille est la longueur de PLANCK (1035 mètres), la plus petite longueur dans lunivers. Ces boucles forment donc des unités despace indivisibles. Le temps lui-même, nest pas continu, mais sécoule suivant des unités indivisibles, le temps de PLANCK (1044 secondes). Et les deux sont reliés, les grains despace et les grains de temps, tous deux indivisibles, rendant compte des changements qui se produisent sans cesse dans cette matrice dinformations[8]. Plus loin, le mathématicien JUAN MALDACENA, proposa dinterpréter la gravitation, non comme une simple force comme une autre, mais comme le résultat dinteractions informationnelles situées sur une matrice bidimensionnelle qui, elle-même, est à lécart de toute force, y compris la gravitation, étant une matrice purement informationnelle. A partir de là, le physicien, ERIK VERLINDE, sest interrogé sur comment sont codées les informations dans cette matrice. Avec dautres chercheurs, il avance que cette matrice bidimensionnelle (donc, plane, comme un écran) est de nature holographique et la quantité dinformation serait proportionnelle à la surface de cette matrice. Lhypothèse de VERLINDE est quil existe des informations, qui sont structurées dans un « espace » abstrait et qui encodent le phénomène de la gravitation. Cette « force », qui attire les masses entre elles, ne serait finalement quune illusion de force, un effet de la modification dinformations dans cette matrice abstraite. Avant de clore ce chapitre sur la « troisième physique », la physique informationnelle, il est certainement important, pour nombre de nos lecteurs, den savoir un peu plus à propos de cette « information » qui serait à la base de toutes choses. Du point de vue scientifique, qui est le nôtre, « information » est bien davantage une notion quun véritable concept. Un concept est une représentation mentale générale et abstraite dune chose, dun phénomène, représentation qui fait consensus, à un moment donné, pour une communauté de savoir, soit, pour ce qui nous concerne ici, la communauté scientifique des physiciens et philosophes des sciences. Cest le cas des principaux concepts en physique, comme le poids, la masse, lénergie, le champ de force, le mouvement, etc. A la différence, une notion est plutôt une représentation intuitive générale qui fait la synthèse, à un moment donné, des caractéristiques essentielles dune chose, dun phénomène, sans pouvoir prétendre au consensus de la communauté scientifique. A ce titre, le terme dinformation correspond bien actuellement à une notion, car si vous interrogez deux physiciens il y a peu de chance quils vous donnent la même définition de linformation. Ce qui veut dire quil existe plusieurs courants intellectuels pour une théorie de linformation. Aux deux extrémités du spectre des définitions, une information peut être, pour certains, quelque chose de tout à fait physique, peut-être pas une particule, mais quelque chose comme un champ ou une force. Alors que pour dautres, à lautre extrémité, linformation est une pure vue de lesprit. Entre les deux, dautres peuvent penser que linformation est comme une sorte de langue, un outil mathématique, ce qui circule « dinformatique » dans les circuits dun ordinateur et ainsi de suite. Par exemple, dans la théorie de linformation de SHANNON et WEAVER[9], linformation est une notion purement mathématique, rattachée à laléatoire et aux probabilités. Et cest la probabilité qui est à la base de la définition de linformation. Ou plus précisément, ce qui est information est ce qui est improbable. Par exemple, des séries de 0 ou de 1 (000000000000 ou 111111111111) ne sont pas, en soi, très informatives. Par contre, dès quapparaît, dune façon très improbable, un 1 dans une série de 0 ou un 0 dans une série de 1 (0001000000000 ou 1111111101111), alors il y a là de linformation qui apparaît. Cest pour cela que dans les systèmes dinformation binaire, comme pour tout ce qui est informatique, avec seulement des séries de 0 et de 1, il est possible de coder des textes, des images, des vidéos, de la musique ou encore des programmes informatiques, destinés à traiter linformation (voir ci-après les matrices). Les langues humaines sont aussi des systèmes dinformation basés sur lutilisation permanente de limprobable. Chaque phrase que nous émettons est une série dimprobabilités, et ce, dès le premier mot. Le locuteur va-t-il parler ou pas? Va-t-il dire: «Le», «La», «Les», « Donc », «Je » et ainsi de suite ? Mais une fois quil a formulé son premier mot, disons « Le », quel sera le second ? Va-t-il dire : « chat », « chien », « nuage » ... ? Et sil dit « Le chat », ajoutera-t-il un adjectif ? Lequel ? Ou un verbe ? Lequel ? Au final, dimprobabilité en improbabilité, une phrase comme « Le chat mange la souris » représente une information remarquable, au moins au moment où elle est émise. Mais, lorsque vous la lirez, la première phrase, du paragraphe suivant, est encore plus remarquable ! Linformation est donc, à la base, une notion abstraite, elle est à la fois logique et symbolique. Mais linformation ne peut exister sans un support plus ou moins matériel, tant pour son stockage (la mémoire) que pour son traitement (création, transformation, circulation). Cest dans un organe tout à fait matériel, le cerveau humain (ou celui, plus ou moins complexe, dautres êtres vivants) que linformation est traitée, analysée, mémorisée ou créée. Nos pensées sont de linformation. Des peintures rupestres dans les grottes préhistoriques, jusquà nos ordinateurs sophistiqués, en passant par la langue et lécriture, nous avons inventé dinnombrables moyens pour traiter, mémoriser et faire circuler de linformation. Cependant, il nous faut quitter ces points de vue anthropocentrés pour bien percevoir et comprendre toute lampleur du phénomène dinformation. Celle-ci en vient alors à se confondre avec une autre notion, celle dinteraction. Nous-mêmes, produisons ou accédons à linformation par nos interactions avec notre environnement. Linteraction renvoie au physique, au contact, quil soit tactile, massique, auditif par les vibrations de lair, visuel par les photons lumineux et ainsi de suite. Linteraction produit de linformation. Cela vaut pour tous les systèmes, des plus complexes (comme lêtre humain et son gros cerveau et linteraction de ses neurones) jusquaux plus élémentaires, comme une bactérie, un ADN, un virus, une molécule, un atome, une particule fondamentale. Dailleurs, les particules fondamentales se subdivisent en deux grands groupes : les fermions et les bosons. Les fermions sont les particules à la base de la matière-énergie (électrons, quarks, neutrinos, neutrons, protons...) et les bosons sont les particules médiatrices de forces. Ce sont elles qui rendent compte, finalement, des interactions entre fermions, donc de linformation qui circule entre les fermions. Mais tout ce que nous venons de dire sur linformation et ses supports physiques de stockage, traitement et circulation, tout cela concerne-t-il vraiment cette « INFORMATION » qui serait à la base de toute chose, de lunivers ou des univers ? La réponse est définitivement : en aucune façon ! Et cest là lerreur, assez fondamentale, que font bon nombre de physiciens et de philosophes. Cette information, qui est le substrat de lunivers, de tous les phénomènes, selon la conception dun univers informationnel, est aussi à la base de... linformation qui est stockée et circule à un niveau phénoménal, celui de notre vie quotidienne, du monde comme matière, énergie, champ de force, dans une spatialité et une temporalité. Aussi, linformation à la base de tout ne peut-elle pas être identique à linformation phénoménale comme nous la percevons, lélaborons et lutilisons. Linformation, du point de vue de lunivers informationnel, de la matrice à la base de tout lunivers (ou de tous les univers), cette information nest pas inscrite dans une matière, une énergie, un champ de force, car cest elle qui est à lorigine de tout cela : matière, énergie, champ de force. De même, cette information primordiale nest pas inscrite dans un espace et un temps, car cest elle qui est à lorigine de lespace et du temps. Cette information primordiale est très certainement binaire, car la binarité est la plus élémentaire des informations et elle suffit à construire toutes les autres formes plus complexes dinformation. Elle suit très certainement un principe dimprobabilité, car une série infinie de 1 ou de 0 ne pourra jamais donner de linformation nécessaire à la complexité des phénomènes de lunivers. Linformation primordiale est donc une série improbable de 1 et de 0[10]. À présent, quant à savoir ce quest exactement cette information primordiale, où elle se situe, comment elle est organisée, comment elle se transforme en univers phénoménal, [cest ce qui fera lobjet des autres chapitres du livre concernant la présentation dun modèle ontonomique informationnel dunivers, en prenant appui sur les textes anciens du bouddhisme]
COMPLÉMENT CONCERNANT LES MOYENS DISPONIBLESPOUR LE TRAITEMENT DE LINFORMATIONLes matrices On représente généralement une matrice sous la forme d'un tableau rectangulaire. Par exemple, est représentée ci-dessous une matrice A, à coefficients entiers, et de dimension (3,4) :
Dans cette représentation, le premier coefficient de la dimension est le nombre de lignes, et le deuxième, le nombre de colonnes du tableau. La disposition générale des coefficients d'une matrice A de taille (m,n) est donc la suivante :
Pour effectuer certaines opérations, il peut être utile de travailler sur le système des lignes ou des colonnes d'une matrice. On pourra alors l'écrire sous une des formes suivantes : ou
L'ensemble des matrices à coefficients dans K possédant m lignes et n colonnes est noté Mm,n( K ) (ou parfoi s M(m ,n,K) ).Lorsque m = n on note plus simplement Mn(K) On appelle matrice transposée de la matrice AT quand on échange les lignes et les colonnes. Par exemple, avec la matrice A du début, on a :
Opérations sur les matrices 1/ Addition Définition : L'addition ou la soustraction de deux matrices de même dimension A et B est égale à la matrice C dont chaque coefficient est obtenu en additionnant ou soustrayant chaque coefficient de la matrice A au coefficient correspondant de la matrice B. Par exemple :
Remarque : l'addition de deux matrices ne pose donc aucun problème.
2/ Multiplication Produit de deux matrices Le produit d'un vecteur ligne par un vecteur colonne est égal à la somme des produits de chaque coefficient du vecteur ligne avec le coefficient correspondant du vecteur colonne. Par exemple :
Remarque : Cette opération correspond au produit scalaire de deux vecteurs. On généralise cette opération à deux matrices quelconques A et B pourvu que le nombre de colonnes de la matrice A corespondent au nombre de lignes de la matrice B. Le produit de la matrice A(m x n) par la matrice B(n x p) est égal à la matrice C(m x p) dont chaque cfficient Cij est égal au produit scalaire de la ligne i de la matrice A par la colonne j de la matrice B. Par exemple :
Remarque : Le produit de deux matrices est
Le carré dune matrice est égal au produit de cette matrice par elle-même : A2= A x A.
Exercice type Une association de consommateurs compare les prix de cinq produits p1, p2, p3, p4, p5, distincts dans trois magasins différents. Les observations fournissent les données suivantes :
On peut stocker les prix des produits sous la forme d'une matrice P (3 x 5).
Pour comparer la dépense d'une ménagère selon les magasins, on considère un « panier » indiquant pour chaque produit la quantité achetée. On appelle q1, q2, q3, q4 et q5, les quantités correspondant aux 5 produits, par exemple 2,1, 3, 3, 2 Le panier d'une ménagère peut être représenté par un vecteur colonne Q (1 x 5) :
On peut donc traduire le prix du panier de la ménagère dans chacun des trois magasins par légalité matricielle suivante : П = P x Q En remplaçant par les données de notre exemple on a :
Ce qui donne :
Marche aléatoire simple sur un segment
Traitement de limage
Numériser les images L'image ci-contre a été extraite d'une photographie d'Alan Turing disputant une course de 3 miles en 1946. Cette photographie a été reproduite sur un site web consacré à l'un des « inventeurs » de l'informatique. Elle a donc été « numérisée », c'est-à-dire transformée en une suite de 0 et de 1. Le rectangle est décomposé en un certain nombre de petits carrés, et à chacun de ces carrés a été attribué un nombre qui représente une nuance de gris. La finesse de la décomposition (le nombre de carrés) est la définition de l'image. La définition de cette image particulière n'est pas bonne : on devine les pixels (mot fabriqué avec les débuts des mots anglais picture element). Toute image n'utilisant que le noir et le blanc peut ainsi être représentée par un tableau contenant autant de cases que l'image contient de pixels, chacune de ces cases étant occupée par 0 ou 1. L'image est donc représentée par une matrice dont tous les éléments sont 0 ou 1.
On peut également coder des images en nuances de gris en attribuant à chaque pixel un nombre compris entre 0 et 1, proche de 1 si la case est gris foncé, proche de 0 si elle est gris clair. On peut également définir l'image négatif de l'image de départ en lui associant la matrice dont les éléments sont les compléments à 1 des éléments de la matrice de départ.
Les deux images ci-dessus sont le négatif l'une de l'autre. D'autres critères peuvent être enregistrés dans les éléments de la matrice associée à une image, la luminosité par exemple. Une multiplication de tous les éléments de la matrice représentant la luminosité par un même facteur modifie la luminosité de l'ensemble. Si deux images ont le même format et la même définition (associées aux matrices A et B), il est possible de leur faire correspondre leur somme, associée à la somme des matrices qui les définissent, en convenant qu'un coefficient supérieur à 1 donne un pixel de couleur noire. On peut aussi leur faire correspondre leur différence, avec cette fois la convention que tout pixel associé à un nombre négatif est blanc, ou restituer l'image positive | A B| en particulier pour différentier les images et faire apparaître la trame des contours, horizontaux, verticaux, obliques. [1] R. PANIKKAR, Misterio y Revelación. Madrid ( Marova) 1971. Le terme est utilisé également en anthropologie ou ethnologie (Louis Dumont). Il sagit ici dontonomie métaphysique. [2] Summer Lessons, Boulder (Col.) , 5-8 July 2011, distrib. Amazon. [3] Comme Alain Connes (mathématicien français, titulaire de la médaille Fields), David J. Chalmers (philosophe australien), W. Kantor (physicien de lUniversité de Columbia), Christopher Fuchs (physicien), John A. Wheeler (physicien théoricien)), Jeffrey Bub (physicien), Alexei Grinbaum (philosophe des sciences), Lucien Hardy (physicien). [4] Bien entendu le modèle ontonomique noubliera pas pour autant le second pilier de la physique moderne, la théorie de la relativité générale, lorsque seront abordées les correspondances entre information et univers phénoménal. [5] Le terme de « phénoménal » désigne ici lunivers en tant que matière et énergie déployé dans le temps et dans lespace, tel que nous, (les êtres humains), en faisons lexpérience. A distinguer donc du « phénoménal » en phénoménologie qui renvoie expressément à une réflexion philosophique. [6] Wheeler J.A, (1990) Information, physics, quantum. The search for links. In W. Zurek (éd.) Complexity, Entropy and the Physics of Information,Redwood City, CA: Addison Wesley. [7] Chalmers, D.J. (1995)Facing up to the Hard Problem of Consciousness. Journal of Consciousness Studies, 2(3), 200-219. [8] Notons que si lon applique la formule classique du calcul de la vitesse : Vitesse= Distance parcourue divisée par la durée de ce parcours (par exemple : 15 km parcourus en 20 mn donne une vitesse de 15/20, soit 0,75 km à la mn , soit en multipliant par 60, 45 km/h. Pour la longueur et le temps de Planck , cela donne 1035 / 10 44 s, soit environ 300.000km/s cest-à-dire la vitesse de la lumière. Si vous voulez vérifier dans un tableur utilisez les valeurs exactes des unités de Planck : 1,61625E-35 m et 5, 39121E-44s. [9] Voir leur ouvrage en langue française, « La théorie mathématique de la communication, Paris : Retz-CEPI, 1975. [10] Bien «entendu 1 et 0 sont ici des symboles de la binarité. On ne sait pas en quoi consiste vraiment ni comment est constituée la formation de la matrice informationnelle. Etant au-delà des phénomènes et des représentations mentales , il est probable que nous ne connaîtrons jamais ce quelle est vraiment et que nous soyons confinés à simplement employer des symboles approximatifs pour nous en faire une idée : « 1 » et « 0 ».
Date de création : 28/05/2016 @ 09:11 Réactions à cet article
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