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    Philosophie et science - Le message hologrammique de David Bohm

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    LE MESSAGE HOLOGRAMMIQUE DE DAVID BOHM

    I/ DE  LA  PARTICULE À L’INFORMATION EN PASSANT PAR LE CHAMP

    L'INFORMATION QUANTIQUE POTENTIELLE ET ACTIVE

    Dans les années 1970 Bohm, Hiley et ses collègues au Birkbeck College se sont étendus davantage sur la théorie présentée par David Bohm en 1952. Ils ont suggéré de ré-exprimer les équations du champ de la physique d'une manière qui est indépendante de leur description de l'espace-temps. Ils ont interprété le théorème de Bell comme un test de localisation spontanée, en soulignant qu'une telle localisation spontanée élimine la nécessité d'un rôle fondamental de l'appareil de mesure dans la théorie quantique. Ils ont proposé que la qualité fondamentale introduite par la physique quantique est la non-localité . En 1975, ils ont présenté comment, dans l'interprétation causale de la théorie quantique introduite par Bohm dés 1952, le concept d'un potentiel quantique conduit à la notion d'une  "totalité ininterrompue de tout l'univers", et ils ont proposé les voies possibles d'une généralisation de l'approche de la relativité au moyen d'un nouveau concept de temps.

     « Trajectoires Bohm », (à l'exemple d'un électron qui passe à travers les fentes dans l’expérience à deux fentes).

    LE MESSAGE HOLOGRAMMIQUE fig1.pngLes trajectoires résultantes ont, en premier lieu, été présentées par Philippidis, Dewdney et Hiley en 1979.

    En effectuant des calculs numériques sur la base du potentiel quantique, Chris Philippidis, Chris Dewdney et Basil Hiley ont utilisé des simulations sur ordinateur pour en déduire des ensembles de trajectoires de particules qui pourraient expliquer les franges d'interférence dans l'expérience des fentes double  et ont travaillé sur la description des processus de diffusion. Leur travail a renouvelé l'intérêt des physiciens dans l'interprétation de la physique quantique de Bohm.

    La même année (1979), Bohm et Hiley ont discuté de l'effet Aharonov-Bohm, qui avait récemment trouvé sa confirmation expérimentale. Ils ont appelé l'attention sur l'importance de l'œuvre de jeunesse de Louis de Broglie sur les ondes pilotes, en insistant sur ​​sa perspicacité et l'intuition physique et déclarant que les développements basés sur ses idées visant à une meilleure compréhension du seul formalisme mathématique. Ils ont offert des façons de comprendre la non-localité quantique et le processus de mesure, la limite du classicisme, les interférences et l’effet tunnel quantique.

    Ils ont montré comment le modèle Bohm, en introduisant le concept d'information active , le problème de la mesure et de l'effondrement de la fonction d'onde, peuvent être compris en termes de potentiel de l'approche quantique, et que cette approche pourrait être étendue aux théories quantiques relativistes des champs. Ils ont décrit le processus de mesure et l'impossibilité de mesurer la position et l'impulsion simultanément comme suit :

    « Le champ ѱ lui-même change, car il doit satisfaire à l'équation de Schrödinger, qui contient maintenant l'interaction entre la particule et les appareils, et c'est ce changement qui fait qu'il est impossible de mesurer la position et l'impulsion ensemble ".    

     L'effondrement de la fonction d'onde de l'interprétation de Copenhague de la mécanique quantique est expliqué dans l'approche du potentiel quantique par la démonstration que l'information peut devenir inactive en ce sens que à partir de là "tous les paquets de la fonction d'onde multidimensionnel qui ne correspondent pas au résultat réel de la mesure n'a pas d'effet sur ​​la particule".

    Résumant Bohm et sa propre interprétation, Hiley a expliqué que le « potentiel quantique ne donne pas lieu à une mécanique de force dans le sens newtonien ». Ainsi, alors que le potentiel newtonien pousse la particule le long de la trajectoire, le potentiel quantique organise la forme des trajectoires en la réponse aux conditions expérimentales. " Le potentiel quantique peut être compris comme un aspect d’une sorte d’auto-organisation, «processus impliquant un champ de base sous-jacent ». Le potentiel quantique (ou potentiel d'information) lie le système quantique à l'étude de l'appareil de mesure, donnant ainsi que d'un système de signification dans le contexte défini par l'appareil. Elle agit sur ​​chaque particule quantique individuellement, chaque particule étant en elle-même influencée. Hiley cite le texte de Paul Dirac : " Chaque électron interfère seulement avec lui-même » et il ajoute : "d’une certaine manière le « quantum force » est un « privé » de force. Il est indépendant de l'intensité du champ, remplissant ainsi une condition préalable à la non-localité, et il apporte des informations sur l'ensemble du dispositif expérimental dans lequel la particule se trouve".

     

    LE POTENTIEL QUANTIQUE EN ACTION : L'EFFET AHARONOV-BOHM  (1959)

    Cette influence à distance a été démontrée de façon simple avec le dispositif suivant :

    LE MESSAGE HOLOGRAMMIQUE fig2.png

    La figure d'interférence entre deux faisceaux d'électrons peut être modifiée par la présence d'un champ magnétique en dehors des trajectoires classiques des électrons.

    Si, dans un dispositif de Young utilisant des particules chargées, nous plaçons un champ magnétique strictement délimité dans l'espace, isolé pour qu'il ne se propage pas jusqu'aux particules émises par le dispositif, la figure d'interférence observée sur l'écran sera modifiée comme si ce champ magnétique s'étendait jusqu'aux particules passant par les fentes. Ainsi, les particules semblent « savoir » qu'il y a un champ magnétique, même si, techniquement, il n'est pas « là », sur leur trajectoire. Peut-être plus étonnamment encore, des variations du champ magnétique feront varier la figure d'interférence. Il s'agit d'une démonstration expérimentale de ce potentiel quantique, qui renseigne la particule sur l'ensemble du dispositif expérimental, sans qu'il y ait d'interaction électromagnétique.

    L'interprétation de l'expérience des fentes de Young

    LE MESSAGE HOLOGRAMMIQUE fig3.pngQuand l'expérience des fentes de Young est réalisée à l'aide d'une source ponctuelle, la figure d'interférence est constituée progressivement, point par point, chaque photon émis venant compléter la figure. Cette figure ne peut théoriquement se former que si chaque photon interfère avec lui-même. Les théories quantiques les plus communément admises, basées sur les principe de superposition d'états quantiques et de décohérence, supposent donc que le photon passe simultanément par les deux fentes.

    Bohm et De Broglie ont proposé une approche radicalement différente. Pour eux, la particule ne passe que par un seul des deux trous. Par contre l'onde pilote passe par les deux trous et interfère avec elle-même. Le photon étant guidé par l'onde pilote et celle-ci formant une figure d'interférence, le photon se retrouve à former « malgré lui » la figure d'interférence créée par l'onde pilote.

    En 2011, l'expérience de Steinberg et coll., qualifiée de « percée de la physique » en 2011 (Physics Breakthrough of the Year), semble reproduire les trajectoires prédites par la théorie de De Bgroglie-Bohm.

    Divers articles estiment que cette expérience indique que les particules semblent en effet avoir des trajectoires et être guidées par une onde pilote (ou potentiel quantique).

     

    LES EFFETS DU POTENTIEL QUANTIQUE DESORMAIS VISIBLES A L’ŒIL NU

    L'expérience paradigmatique des fentes de Young est d'une telle étrangeté que Feynman la considérait comme centrale dans la compréhension, ou du moins l'appréhension, du monde quantique. En se basant sur l'interprétation de de Broglie-Bohm, des chercheurs sont parvenus à faire apparaître des comportements analogues à ceux des particules devant ce dispositif, mais avec des gouttes de liquide un million de fois plus grandes que la plus grande molécule étudiée jusqu'à présent dans ce contexte, le fullérène (dite encore « footbalène ») (60 atomes de carbone).

    LE MESSAGE HOLOGRAMMIQUE fig4.png

    Lorsqu'un liquide est agité verticalement, de haut en bas, à une certaine vitesse, il se forme sur la surface des ondes de Faraday, qui forment des motifs réguliers. L'équipe d'Yves Couder, dans une série d'expériences, a observé le comportement de gouttes déposées sur un liquide agité juste en deçà du seuil où se forment les ondes de Faraday, et ce de manière à ce que ces gouttes puissent rester indéfiniment en suspension au-dessus de la surface du liquide. Si deux gouttes en suspension ou plus sont formées, elles « communiquent » via leurs « champs ondulatoires », à distance, et forment des paires et des motifs et adoptent des trajectoires coordonnées (pour des photographies et une analyse de cette série d'études, voir Bush (2010). Couder et Fort ont ensuite soumis ces corpuscules de taille millimétrique à une expérience des fentes de Young adaptée. Ils observèrent que les gouttes, même si elles ne passaient que par une seule fente, produisaient, peu à peu, des figures d'interférence (« avec elles-mêmes »), tout comme les particules le font à l'échelle dite quantique. Selon les chercheurs et John WM Bush, mathématicien au MIT, les ondes qui pilotent ces gouttes autrement plus massives que le fullerène sont à proprement parler des ondes pilotes :

    « Le principal attrait (de la théorie de de Broglie-Bohm) est qu'elle rétablit le réalisme et le déterminisme dans la mécanique quantique ; sa faiblesse est que la nature physique de ce champ d'onde pilote reste obscure. À l'époque où la théorie de l'onde pilote a été développée et supplantée par l'interprétation de Copenhague, qui allait devenir l'interprétation standard, il n'existait pas d'analogue macroscopique de l'onde pilote duquel s'inspirer. C'est maintenant le cas. »

     Ces gouttes sont également capables de franchir des barrières infranchissables en physique newtonienne, par l'effet tunnel, mais ce n'est pas le plus remarquable. En faisant tourner le bassin sur lui-même, Couder et ses collègues ont observé que les gouttes ne se promenaient que sur des orbites déterminées, en analogie, comme le fait remarquer Bush, avec ce qui donna son nom à la physique quantique, soit le fait qu'une particule subatomique n'évolue que sur des orbitales déterminées, quantifiées.

     

    LE CHAMP D’INFORMATION DONT LA PORTÉE DÉPASSE LA PHYSIQUE

    La notion d'information est essentielle à la compréhension du potentiel quantique. En effet, contrairement aux champs connus en physique, ce n'est pas la force du champ, mais sa forme, qui détermine son action. Son action ne décroît pas avec la distance. Il est plutôt analogue à la cause formelle, telle que définie par Aristote[1].

    Il n'est nullement question d'une information anthropocentrique, existant par l'Esprit (ou le système établi par l'expérimentateur) qui l'appréhendera, mais d'une information, d'un processus d'inscription dans les formes, appelé holomouvement [2].

    « If one looks at the position of Niels Bohr (...) it is argued, because of the problem of separating the observed from the observing apparatus (...) that you have to move away from mechanism into some kind of organism or organicism. In that context you can still maintain a particle with the wave influencing the particle. The wave now seems to have a new quality; it is like an informational field. But when you go to relativity, even this view becomes difficult to maintain. We are not sure whether there is a permanent structure of electrons and whether they are always following continuous traectories. So maybe something deeper is involved. The wave function approach was maintained because it managed to provide a KIND of ontology, but the individuality could not be fitted into the Cartesian category. There is a contradiction. David Bohm and myself were addressing the question of alternative categories for QM. In that context Bohm had the idea of implicate and explicate order. The particle now was a series of unfoldements from a more deeper structure which we call holomovement. » -- Basil Hiley.

    "Le holomouvement [l'ordre implicite] dit Bohm, indéfinissable et inmesurable implique que cela n'a pas de sens de parler d'une théorie fondamentale sur laquelle tout ce qui appartient à la physique pourrait trouver une base permanente, à laquelle tous les phénomènes de la physique pourraient être définitivement réduits".

    S'il faut désigner cette « conscience » qui anime la particule, Hiley parlera de protoconscience. Dans le holisme bohmien, l'information est de même nature, tant au niveau des particules que dans les autres domaines (biologie, philosophie de l'esprit, notamment). C'est pourquoi, dans cette perspective, le terme « protoconscience » est employé à bon escient et non pas métaphoriquement, pour décrire la particule dans son environnement.

    En raison de l'introduction de ce potentiel quantique fondé sur la notion d'information, la théorie de Bohm est, à proprement parler, une théorie sur l'esprit et la matière.

    Comme l'indique Bohm, la notion d'information active[3] n'est pas nouvelle, c'est son utilisation dans le champ de la physique des particules qui l'est. Parmi les quatre causes aristotéliciennes, c'est la cause formelle qui correspond à l'information active de Bohm de poussées et de tractions (« pushing and pulling ») dans la physique classique. Si bien d'autres phénomènes hors du domaine de la physique ont pu être compris selon ces termes, cela ne veut pas dire, selon les bohmiens, qu'il s'agit de la forme d'interaction la plus fondamentale : l'information, en biologie moléculaire comme en sociologie, semble plus explicative.

    David Peat résume :

    « Contrairement à tous les autres potentiels (le potentiel quantique a des effets) qui ne dépendent pas de la force ou de la « grandeur » du potentiel mais uniquement de sa forme. C'est pour cette raison que des objets lointains peuvent exercer une influence forte sur le mouvement de l'électron ».

    L'information active de la théorie de Bohm est un principe à l'œuvre dans le monde subatomique, mais est également présent dans les autres domaines :

    • en biologie, chaque unité cellulaire détient l'information sur l'ensemble de l'organisme (l'ADN), et elle devient sélectivement active selon sa place au sein de l'organisme ;
    • en neurologie, l'information est disséminée partout dans le cerveau, et les localisations cérébrales servent à extraire certaines informations ;
    •  en botanique, Hiley rapproche l'information active des champs morphogénétiques ;
    •  en philosophie, chaque conscience accède à la totalité, mais reste une partie organique du tout.

    L'image de l'hologramme [4] ci-dessous s'avère particulièrement éloquente :

    une plaque holographique montrant une pomme en trois dimensions, si elle est brisée en deux moitiés, ne montrera pas deux moitiés de pommes, mais deux pommes. Répéter le processus n'y changera rien, la pomme demeurera, en autant d'exemplaires, quoiqu'avec une perte graduelle de résolution de l'image. Chaque partie de la plaque contient toutes les informations sur l'ensemble et s'organise en fonction du tout. C'est le passage de la lumière dans la ou les plaques qui active l'information.

    LE MESSAGE HOLOGRAMMIQUE fig5.png

     

    II/ LE PARADIGME HOLOGRAPHIQUE

    HOLOGRAMMES CÉRÉBRAUX QUI  ATTIRENT D'ÉTRANGES FRÉQUENCES

    Ce nouveau cadre révolutionnaire de la réalité, qui représente la synthèse des visions du physicien théoricien David Bohm et du neurophysiologue Karl Pribram, a conduit à la création d'un nou­veau paradigme, le « paradigme holographique », et même si de nombreux scientifiques ont fait preuve de scepticisme à son sujet, beaucoup d'autres, parmi lesquels l'éminent astronome britanni­que MARTIN REES, l'ont considéré favorablement au point de développer ultérieurement ce modèle. Ces scientifiques de la nouvelle ère de l'humanité, un groupe de plus en plus important, pensent que c'est le modèle qui se rapproche le plus de la réalité. Ce qui est très intéressant et déconcertant, c'est que le modèle holographique peut résoudre certains mystères – justement les phénomènes psy­chiques – qui n'ont jamais été expliqués par la science. Dans cette perspective, ce qui pour l'instant est à tort défini comme  « paranor­mal » pourrait devenir une partie des lois naturelles, une nature très hétéroclite, mais entièrement représentable par les lois physiques, dont bon nombre transcendent encore notre compréhension. Que se passe-t-il si, de cette cascade de fréquences qu'il reçoit, le cerveau extrait des canaux d'information différents de ceux qu'il acquiert normalement ? Il pourrait accéder à d'autres niveaux de réalité, avec lesquels il pourrait communiquer, semble-t-il, de manière non locale.

    Mais si l'interaction non locale œuvre parmi tous les esprits qui parviennent à décoder correctement le contenu informatif transmis par certains canaux cérébraux, alors, justement en raison de la loi de non-localisation, toutes les créatures de l'univers peuvent participer à ce processus, quelle que soit la distance à laquelle elles se trouvent. Cela pourrait expliquer les présumées communications télépathiques advenues entre certaines personnes très douées et de possibles « entités extraterrestres ». Ce mécanisme – contrairement à ce que soutiennent les procédures standard du projet SETI (Search for Extraterrestrial Intelligence) selon lesquelles seules l'émission et la réception de signaux électromagnétiques de civilisations technolo­giques vivant sur des planètes lointaines sont possibles – pourrait être le modèle standard de communication entre des civilisations intelligentes et conscientes de l'univers. Une méthode qui, à la différence des signaux électromagnétiques conçus par la physique classique qui ne se propagent qu'à la vitesse de la lumière, permet­trait une communication réellement instantanée. Cela reviendrait à mettre à profit les merveilleux mécanismes générés dans l'ordre implicite de Bohm. Le physicien nucléaire GEORGE LINHART évoque également cette possibilité, parmi d'autres grands sujets plus classiquement bio-astronomiques, dans son livre très original qui traite de la vie extraterrestre.

    Cela est sans aucun doute un domaine qui à l'avenir pourrait fournir des réponses au modèle de Bohm. Mais comme le modèle de Bohm qui, par sa nature prévoit l'existence d'une réalité multi-dimensionnelle, évoque aussi la possibilité de plusieurs niveaux de réalité, la communication télépathique pourrait avoir lieu non seu­lement entre des intelligences qui résident sur des planètes lointai­nes dans notre univers, mais aussi entre des intelligences qui vivent dans des dimensions différentes ou, comme le prévoit l'astronome MARTIN REES, dans des univers différents qui ensemble constitue­raient une mégastructure cosmique dénommée   « multivers ».

    Mais la non-localisation ne s'arrêterait pas à la communica­tion d'information. Le psychisme pourrait accéder directement au champ du point zéro et, en y puisant de l'énergie, créer des formes matérielles ou énergétiques dans n'importe quel point de l'univers et où que se trouve l'esprit qui s'est connecté au champ. Des hypo­thèses de ce genre sont étudiées par différents chercheurs comme, par exemple, le scientifique et ex-astronaute EDGAR MITCHELL. Ce dernier, sur un plan pour l'instant purement spéculatif, mais en soi légitime, pense que tous les phénomènes psychiques comportent un effet de résonance non local entre le cerveau et le vide quantique, et qu'ils permettent donc d'accéder à un contenu informatif directement à partir de la même structure holographique de l'uni­vers. De ce point de vue, il est possible d'expliquer aussi bien la psychokinésie que la perception extrasensorielle en général, mais aussi les voyages astraux, les expériences de mort imminente, les visions, les apparitions et aussi la preuve éventuelle de la réincar­nation. Toutefois, MITCHELL aussi ne développe ces idées que sous forme d'hypothèses, du moment où il est bien conscient que cette spéculation n'a pas encore été confirmée par de nouveaux modèles physiques.

    Dans ce domaine, c'est-à-dire dans l'étude scientifique du para­normal, aujourd'hui encore sont menées de nombreuses recher­ches, notamment celles pressenties par Bohm et examinées du point de vue neurophysiologique par Pribram, dans l'espoir (chez certains, on peut parler de foi) que le paranormal rentre dans un modèle descriptible des lois de la physique, de la biophysique et de la neurophysiologie. Dans un univers où les cerveaux indivi­duels sont réellement des portions indivisibles d'un hologramme plus grand et où chaque chose est liée de façon non locale, où un champ quantique guide la réalité, la télépathie pourrait elle-même être considérée comme la porte qui conduit au niveau holographi­que de la réalité.

    Le biologiste RUPERT SHELDRAKE dans sa théorie de la « résonance morphogénétique », qui unirait tous les êtres vivants dans une sym­biose profonde avec de possibles effets télépathiques, s'inspira beau­coup de la théorie de Bohm sur l'ordre implicite. Il parla souvent avec Bohm et considéra que l'ordre implicite n'était autre qu'une reformulation du « monde des idées » de Platon.

    Le paradigme holographique de Bohm/Pribram peut être élargi à la biologie de l'être humain et notamment à la médecine. Si l'ap­parente structure physique de notre corps n'est autre qu'une projec­tion holographique de la conscience, il est clair que chacun de nous est plus ou moins responsable de sa santé, tandis que la médecine traditionnelle n'agirait que sur les effets, mais pas sur les causes qui génèrent le mal. De ce point de vue, même les guérisons miracu­leuses de maladies incurables pourraient être dues à des processus dynamiques de la conscience qui à leur tour génèrent des processus dynamiques ou des changements dans l'hologramme du corps. Si nous prenons conscience que toute la réalité se fonde sur un gigantesque hologramme auquel nous sommes liés en tant que récepteurs, alors il semble ne pas y avoir de limites à notre capacité d'altérer la structure de la réalité, ce qui revient à dire que nous ne sommes pas de passifs observateurs d'un univers qui fonctionne à retardement – celui décrit par la physique traditionnelle quand elle se concentre sur l'ordre explicite en ignorant l'ordre implicite – mais, si nous nous laissons guider par un acte intentionnel, les créa­teurs de cette réalité.

    On peut sans aucun doute déduire tout cela de la physique et de la métaphysique de David Bohm, lui qui a posé les bases philosophiques et scientifiques qui pourraient permettre à l'humanité du futur d'accomplir ce qui est souvent défini comme un « saut quantique » vers une connaissance plus élevée de la réalité. Une réalité non seulement connue, mais aussi directement vécue en tant que citoyens de l'univers.

    Le parcours de la vie de Bohm, tel que décrit par Massimo Teodorani, « montre de façon extrêmement claire qu'un homme ne peut se trouver qu'en éprouvant de la com­passion pour son prochain et le monde dans son ensemble. Son che­min le conduisit au « soi » en partant justement de son intériorité, une exploration profonde qui parvint presque à le libérer de l'ego, à tel point que son esprit et son cœur furent finalement libres et qu'il put bâtir l'un des modèles physico-philosophiques les plus beaux et profonds qui n'aient jamais été conçus. Les fruits ultimes de sa pen­sée, notamment la formulation de la théorie de l'ordre implicite[5], ne furent pas le résultat d'un syncrétisme entre religions et philosophies du passé aussi bien occidentales qu'orientales, mais des thèses qu'il alla récupérer au plus profond de lui, quasiment comme s'il avait découvert la clé d'accès à une mythique « Bibliothèque alexandrine de la sagesse » située nulle part et partout. Une clé qui s'appelait « potentiel quantique », et qui le pilotait aussi bien dans ses exposés physico-mathématiques que dans la vie, tout comme le potentiel quantique pilote en cachette la trajectoire de l'électron.

    L'approche de Bohm de l'étude des lois de la nature était guidée par une très profonde intuition, par la capacité de trouver les méta­phores et les bonnes analogies pour expliquer de façon très claire des concepts autrement inaccessibles, et par la faculté de repérer le bon moment pour utiliser la méthode mathématique lui permet­tant de formaliser ses prises de position et conclusions. La grande caractéristique de Bohm dans son travail était qu'il œuvrait d'une façon où son ego était complètement détaché de la réalité qu'il enquêtait. Apparemment timide et peu sûr de lui, parfois déprimé, il était toutefois profondément immergé dans le monde quantique qu'il étudiait et dans le même temps disposé à communiquer et à discuter à tout moment de ses idées non seulement avec qui était potentiellement d'accord, mais aussi avec qui – comme, par exem­ple, Niels Bohr – opérait sur des fronts diamétralement opposés.

    Il aimait la nature et parler avec ses amis et ses collègues en faisant de longues promenades dans les bois. Il observait la nature non pas comme un environnement distinct de lui, mais comme un unique monde dont lui-même était une partie manifestée, tombée dans ce monde mortel pour figer dans le bref arc d'une vie une pensée qu'il avait perçue directement de l'infini. Il était fasciné par les caractéristiques rotatoires (quantisées) des particules élémentaires (comme, par exemple, le « spin »), et avant de passer directe­ment à un exposé mathématique, il avait besoin d'expérimenter le phénomène de la rotation avec son corps même. Souvent, avant de trouver la définition de « gyroscope », et avant de la quantifier avec les lois de la physique, il avait besoin de la visualiser et de la perce­voir dans ses membres, à tel point qu'en imaginant un gyroscope abstrait qui tourne simultanément dans deux directions opposées il eut l'une des premières intuitions sur le concept de mouvement holographique, et parvint ensuite à comprendre à fond toutes les implications de la non-localisation et le rôle de la conscience dans l'univers. Il savait aussi apprécier l'art, le beau et l'harmonie que certains peintres savaient fouiller, à tel point qu'il eut pendant des années des contacts fréquents avec l'artiste Charles Biederman, dont il partageait l'idée que le but réel de l'art est de transformer la conscience, un peu comme les caractéristiques purifiantes du « dialogue », mais avec des procédures plus immédiates et symboli­ques. C'est pour cette raison qu'il était très attiré par les tableaux de Cézanne, dans lesquels il voyait l'intime relation entre les parties et le tout, le tout et les parties. »

     

    ANNEXE

    Les travaux de Hiley

    La technique développée par Hiley et ses collègues a démontré « Que les phénomènes quantiques en soi peuvent être entièrement décrits en termes d'algèbres de Clifford[6] pris sur les réels sans avoir besoin de faire appel à une représentation spécifique en termes de fonctions d'onde dans un espace de Hilbert [7]. Cela supprime la nécessité d'utiliser l'espace de Hilbert et toute l'imagerie physique qui va de pair avec l'utilisation de la fonction d'onde ".

    Ce résultat s’accorde avec celui d’Hiley qui est de s'efforcer d'adopter une approche purement algébrique de la mécanique quantique qui ne soit pas a priori définie sur n'importe quel espace vectoriel externe.

    Hiley se réfère à l'analogie de Bohm (goutte d'encre non diluée dans la glycérine) pour une analogie assez facilement compréhensible de la notion de impliquer (action continue)  et expliquer (mise au jour) l'ordre. En ce qui concerne la formulation algébrique de l'ordre implicite, il a déclaré: « Une importante nouvelle fonctionnalité générale qui se dégage de ces considérations est la possibilité que tout ne peut pas être rendu explicite à un moment donné » et en ajoutant: « Dans l'ordre cartésien, la complémentarité semble totalement mystérieuse. Il n'existe pas de raison structurelle pour expliquer pourquoi ces incompatibilités existent. Dans la notion de l'ordre implicite, une raison structurelle émerge et offre une nouvelle façon de chercher des explications. »

    Hiley a travaillé avec Maurice A. de Gosson sur différents sujets :

    • sur celui de la relation entre la physique classique et quantique ;
    • sur la présentation d'un calcul mathématique de l'équation de Schrödinger de la mécanique hamiltonienne.

    En collaboration avec les mathématiciens Ernst Binz et Maurice A. de Gosson, Hiley a montré comment émerge une caractéristique de l’algèbre de Clifford et a discuté les relations de l'algèbre de quaternions, de la géométrie symplectique et de la mécanique quantique.

    Les trajectoires observées et leur description algébrique

    En 2011, Hiley et de Gosson ont montré que, lorsque dans un modèle de Bohm l’observation d'une trajectoire en continu est exécutée, la trajectoire observée est identique à la trajectoire de particules classiques. Cette constatation met le modèle Bohm dans le cadre du célèbre effet Zénon quantique. Plus tard dans cette même année, pour la première fois les résultats expérimentaux ont été publiés qui présentaient les propriétés attendues pour les trajectoires Bohm.. Plus précisément, les trajectoires des photons ont été observés au moyen de mesures faibles dans un interféromètre à double fente qui présentait les caractéristiques qualitatives qui avaient été prédites, dix ans plus tôt des trajectoires de Bohm , par Partha Ghose.

    La même année, Hiley a montré que la description des processus faibles –  « faibles» dans le sens des mesures faibles – peut être incluse dans le cadre d'une description algébrique des processus quantiques en l’élargissant pour inclure d’autres algèbres (orthogonales de Clifford, algèbre Moyal, algèbre symplectique[8] Clifford)



    [1]La forme d'un objet n'est pas que sa forme géométrique : c'est sa définition, ce qui le rend définissable. Par exemple, ce qui différencie un homme d'une statue qui le représenterait, c'est la possession d'une âme. Plus que ses caractéristiques physiques, c'est la possession de cette faculté qui va permettre de définir l'homme ; ainsi, l'âme est la forme du corps. La forme d'une œuvre d'art, c'est l'idée qu'en a l'artiste. Elle est d'une importance capitale dans la théorie de la connaissance d'Aristote.

    [2] Le holomouvement ou ordre implicite, comme théorie alternative à celle des particules élémentaires. Selon David Bohm, l'univers que nous percevons serait une projection holographique d'une matrice à la circonférence de l'univers. David Bohm a postulé que trois analogies précises suffisaient pour expliquer sa théorie, faisant remarquer aussitôt que leur correspondance avec l'ordre implicite restait limitée :

    - L'hologramme, pour expliquer que toute théorie fondamentale est sans signification car on ne peut jamais complètement réduire les phénomènes, tout point de l'image reflétant toute la réalité,

    - La goutte insoluble d'encre diluée dans la glycérine, pour prouver que la non-séparabilité ou la notion d'ordre implicite est continue,

    - Le poisson d'aquarium filmé sous deux angles différents, pour démontrer que les particules sont les projections d'une réalité multidimensionnelle.

    A partir de ces trois analogies mécanistes, Bohm démontre que la perception immédiate d'un phénomène n'est qu'une approximation. Dans le cadre d'une description totale de la réalité, pour donner un sens à l'ordre implicite "nous devons dit-il, manifester conceptuellement certains ordres de mouvements plus vastes ". Tout est dans tout dit Bohm, la masse, l'énergie contiennent des informations sur l'univers tout entier (on retrouve le principe de Mach et le positivisme du Cercle de Vienne). Quand un son ou une lumière parvient jusqu'à nous, que la conscience les reconnaît, nos organes sensoriels sont confrontés à tout l'Univers. Nous devenons le sujet de notre étude, l'observateur s'observe. 

    Pour Bohm, l'observateur et son objet d'étude sont les perceptions explicites d'un ordre implicite, "une subtotalité relativement autonome", comme le courant du Gulf Stream fait partie de l'océan.

    [3] Lorsqu'un objet contient d'autres objets, on le qualifie de conteneur. Les conteneurs permettent de regrouper les objets dans une optique d'organisation. A l'inverse si l'objet est au plus bas niveau de la hiérarchie, il est qualifié de feuille. La hiérarchie composée de l'ensemble des conteneurs  (nœeuds) et des feuilles est appelée arbre.

    [4] Le principe de l'holographie (qui signifie « tout représenter ») a été découvert par Dennis Gabor en 1948 alors qu'il travaillait à l'amélioration de microscopes électroniques : une source cohérente est utilisée pour interférer avec le rayonnement diffracté par un « objet ». Cette interférence est soit enregistrée pour donner un hologramme, soit modifiée par une lentille qui en donnant une transformée de Fourier forme une « image 3D » de l'objet.

    On produit un hologramme en éclairant un objet par une source de lumière cohérente (laser) et en enregistrant sur une surface sensible (par exemple, une plaque photographique) les franges d’interférences obtenues en combinant l’onde émise par la source laser (onde de référence) et l’onde réfléchie par l’objet.

    Lors de la « restitution » de l’image holographique, l’hologramme est éclairé par un laser  (voire par une lumière non cohérente) et il agit alors comme un réseau de diffraction, pour former une image en relief de l’objet initial. Un avantage de cette technique est que chaque morceau d’hologramme peut restituer la même image que l’hologramme entier vu sous un certain angle, netteté mise à part, même si l’on a cassé la plaque. Au lieu d’être produit à partir d’un objet réel, un hologramme peut être aussi calculé par un ordinateur à partir d’une

    image de synthèse en 3D. Il a fallu attendre la mise au point des lasers dans les années soixante pour que son application avec des ondes optiques soit menée, parallèlement aux États-Unis et en Union soviétique.

    [5]implicite selon Bohm, s’exprime dans toute réflexion intuitive qui, à l’image du rayon laser de l’hologramme éclaire sous forme explicite les interférences de l’ordre implicite. Peut-être, cet ordre implicite explique-t-il la prémonition de certaines personnes. S’il existe une conscience de niveau supérieur, une ‘protoconsscience’ comme la nomme Hiley, il y a peut-être un lien entre cet ordre implicite et notre « sixième sens ».

    [6] Dans chaque cas, l'algèbre de Clifford est isomorphe à une algèbre de matrices sur ℝ, ℂ ou ℍ (les quaternions), ou à une somme directe de deux de ces algèbres, mais pas de manière canonique.

    [7] Espace à n dimensions ; celui d’Euler en a trois.

    [8] Adjectif qui qualifie des éléments entrelacés. L’algèbre et la géométrie symplectiques ont pour base une loi de composition sur l’espace des phases à partir de laquelle on peut obtenir des formes de plus en plus épurées. Se référer au surprenant « Chameau symplectique ».

     


    Date de création : 15/05/2016 @ 16:37
    Dernière modification : 15/05/2016 @ 16:46
    Catégorie : Philosophie et science
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