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Sociologie - Sport mental : une méthode heuristique






SPORT MENTAL : UNE MÉTHODE HEURISTIQUE  
 
Notre intention déclarée est de faire l’hypothèse de la présence, comme il en a été fait dans la pharmacie et l’esthétique, d’un principe actif dans certaines activités sportives aujourd’hui pratiquées. Sachant que dans l’histoire, la découverte de ce principe actif a résulté d’observations et d’expérimentations, nous voudrions proposer une méthode d’approche exhaustive pour cette activité et la tester par la suite sur les sports princeps que nous aurons pu déterminer. A défaut d’une méthode scientifique qui permettrait de les découvrir à coup sûr, force est de constater que les principes actifs jusqu’alors découverts répondent à différents critères discursifs faciles à énoncer et sur lesquels une accréditation  a posteriori peut se faire : ils sont souvent là où on ne les attend pas, ils peuvent être longs à se faire connaître, on est ravi quand ils viennent de l’être et quand ils le sont, on ne peut plus s’en passer. Telle fût la gravitation universelle pour Newton, une constante pour Planck, le photon pour Einstein, l’acide salicylique pour l’aspirine, le retour d’un métal à sa forme de minerai pour la corrosion[1], le magnétisme[2] pour la navigation.
Ainsi, pour l’activité sportive, vous le constaterez, dans l’objectif précisé tout reste à faire. Deux exemples du passé peuvent orienter la recherche. 
 
LA PHOTOSYNTHÈSE
 
La végétation, élément de synthèse a pour principe actif la lumière solaire d’où le nom de photosynthèse[3]. Elle a pour but de créer de l'énergie (sous forme de glucide) à partir de l'énergie lumineuse provenant du soleil (réaction biochimique énergétique). Les organismes qui utilisent le mécanisme de photosynthèse sont autotrophes car ils fabriquent des matières organiques à partir de matières inorganiques.
Examinons les étapes qui ont été franchies pour sa découverte.
 
Phase 1 :
En 1772, le dégagement d'oxygène par les plantes vertes est découvert par le
       pasteur physicien et philosophe anglais Joseph Priestley.
Phase 2 :
        En 1779, Lavoisier démontre que le dioxyde de carbone libéré par la respiration animale, ou par la combustion d'une chandelle, est formé de carbone et d'oxygène.
Phase 3 :
        En 1780, le savant philosophe hollandais Jan Ingen-Housz découvre (découverte décisive) que ce dégagement n'a lieu qu'à la lumière et publie son livre « Expériences sur les Végétaux » qui servira à plusieurs chercheurs. 
        En 1782, Jean Senebier à Genève , prouve la nécessité du dioxyde de carbone.
        En 1804, Nicolas Théodore de Saussure, de Genève également, démontre que l'eau participe à la réaction.
Phase 4 :
        En 1845, trois années après avoir énoncé le principe de la conservation de l'énergie, le médecin et physicien allemand Julius Robert von Mayer discerne l'aspect fondamental du phénomène : « Les plantes prennent une force, la lumière, et engendrent une force, l'énergie chimique. »
Phase 5 :
        À partir de 1880, après qu’ait été découverte l'accumulation d'amidon dans des feuilles éclairées, les premiers spectres de lumière active sont tracés par le biologiste et physiologiste russe Kliment Arkadievitch Timiriazev et la photosynthèse des algues rouges et la photoréduction du gaz carbonique réalisée par quelques bactéries est reconnue par le botaniste physiologiste allemand Theodor Wilhelm Engelmann.
Au début du XXe siècle, on introduit la distinction entre réactions photochimiques, résultant de l'absorption de la lumière par les pigments, et réactions sombres, catalysées par des enzymes. À la même époque, on reconnaît le caractère quantique des phénomènes photochimiques ; la loi d'Einstein stipule que toute transformation photochimique élémentaire exige l'absorption d'un quantum de lumière (photon) par une des molécules prenant part à cette transformation. Pour être efficace photochimiquement, la lumière doit être absorbée. La photosynthèse n'échappe pas à cette loi : son spectre d'action est à très peu près identique au spectre de la lumière solaire.
 
Son mécanisme (photosynthèse)
L'énergie solaire est utilisée pour oxyder l'eau et réduire le gaz carbonique afin de synthétiser des substances organiques (glucides). 
 
Son bilan énergétique
Il faut six molécules de dioxyde de carbone et six molécules d'eau pour synthétiser une molécule de glucose, relâchant six molécules de dioxygène, grâce à l'énergie lumineuse.
 ڍ→  (glucose) + 6 O2
Mais ce bilan est en fait décomposé en deux étapes successives :
         les réactions photochimiques (phase claire)  
        le cycle de Calvin[4] (phase sombre) : phase de fixation du carbone
 
L’émergence complète du phénomène s’est produite selon 5 phases ; la durée s’est avérée beaucoup plus courte que pour l’action thérapeutique de l’aspirine (de l’ordre de deux siècles au lieu de vingt). Le végétal, par son émission de dioxygène (O2) et par ses qualités nutritives, revêt de plus en plus d’importance pour l’homme dans sa respiration.et dans son alimentation.
 
LA PHYTOSYNTHÈSE
 
Exploitation de l’action thérapeutique des plantes pour l’atténuation de la douleur et la guérison des maladies, telle est la finalité de la phytosynthèse.
Le premier exemple abondamment cité est celui de l’aspirine, dont on énonce ex abrupto le principe actif comme étantl’acide salicylique. Plus encore que la photosynthèse qui concerne la partie végétative, la partie curative qui est maintenant envisagée est plus symptomatique du corps humain, dimension mise en exergue qui complexifie le problème. En effet, il convient d’abord d’isoler la substance (phase 1), ensuite de la produire suffisamment pour en faire l’expérimentation sur l’organisme (phase 2) et rechercher son éventuelle efficacité sur la palette des thérapies (phase 3), enfin la produire industriellement après avoir recherché la plus grande tolérabilité possible par l’organisme (phase 4). C’est l’histoire de cette découverte palpable qu’il nous faut décrire, car, selon l’expression populaire, l’acide salicylique « ne se trouve pas sous le pied d’un cheval ». Aurait-il fallu moins de temps pour la mettre au jour que pour le principe de Pascal au sujet de la flottaison ?
De prime abord, ce sont les thérapeutes de la Grèce antique qui ont observé que les décoctions de certaines plantes pouvaient atténuer les douleurs. C’est ainsi qu’Hippocrate, aux environs de l’an 400 av JC recommandait une tisane de feuilles de saule pour soulager les douleurs. Théophraste, élève et ami d’Aristote avait établi la liste des plantes ayant les mêmes propriétés thérapeutiques et au premier siècle de notre ère Dioscoride prescrivait la décoction de feuilles et d’écorce de saule blanc contre la goutte.
Cette connaissance s’est répandue dans le monde entier mais également une confusion entre l’écorce de saule de nos pays, contenant la salicine, et l’écorce d’un arbre des pays lointains, contenant une substance de goût voisin et également active sur la fièvre, la quinine.
Au XVIIème siècle des marins avaient rapporté de leurs voyages des récits fabuleux et en particulier l’histoire d’un miraculeux arbre à fièvre poussant en Amérique du sud et utilisé par les indiens. En 1633, un moine nommé Calancha vivant au Pérou avait décrit la façon dont l’écorce était réduite en poudre et guérissait les fièvres. Des jésuites importèrent en Europe cette poudre qui fut connue sous le nom d’écorce du Pérou. Elle fut utilisée pendant
deux siècles avant qu’on ait pu extraire le principe actif, la quinine, au goût amer caractéristique.
Au XVIIIème siècle
Le président de la royal society of medicine (le reverand Stone) écrivit, en 1793, une lettre dans laquelle il rendait compte du succès de l'écorce de saule dans le traitement des fièvres. Il y expliquait qu'il découvrit que l'écorce de saule avait les mêmes propriétés que l’écorce du Pérou, après avoir réduit l’écorce en poudre et l’avoir administrée avec un succès complet à une cinquantaine de malades (toutes les 4 heures). L’écorce de saule fut dès lors employée pour traiter les fièvres, mais seulement comme succédané de l'écorce du Pérou qui devenait de plus en plus rare et de plus en plus coûteuse.
Certains scientifiques doutèrent de l’efficacité de l’écorce de saule blanc mais on continua à l’utiliser.
Au XIXème siècle
a)      Un pharmacien près de Verone du nom de Fontana, isolait en 1825, le principe actif du saule blanc qu’il appela salicine (Réalisation de la phase 1).
b)      C’est un médecin de Dundee Thomas.John McLagan, qui recommanda en premier emploi de la salicyline, une molécule extraite de l’écorce de saule, pour traiter les rhumatismes. On accorde habituellement l’antériorité de l’isolant et la purification du principe fébrifuge à un pharmacien de Vitry-le-François Pierre-Joseph Leroux en1829.
c)      Dix ans plus tard, c’est un chimiste napolitain, Raffaele Piria, qui prépara l’acide salicylique à partir de la salicine (Réalisation de la phase 2). Dans la même période
C’est McLagan qui mit en évidence les effets antipyrétiques, analgésiques et anti-inflammatoires pour lesquels les salicylates ont été employés depuis. Néanmoins, l’emploi des salicylates s’était trouvé limité par son goût et surtout par ses effets secondaires non négligeables, gastralgies en particulier (Réalisation de la phase 3).
d)      La solution future aux problèmes de tolérance fut découverte sans le savoir par un jeune chimiste francais strasbourgeois, Charles Frédéric Gehrardt en 1853. Il  observa que l’acétylation du salicylate produisait un composé nouveau prometteur mais sa mort prématurée (1856) ne permit pas une réelle avancée. Dans la dernière partie du siècle, un chimiste allemand Felix Hoffman s’intéressa au problème de l’acide salicylique. Il étudia les expériences de Gehrardt et développa de nouvelles méthodes pour la préparation de l’acide acétylsalicylique. Il montra, en 1897, au laboratoire Bayer, que le nouveau composé conservait les mêmes propriétés que le salicylate et était bien mieux toléré. Il chercha un nom commercial, pour rappeler l’extraction de l’acide salicylique à partir de plantes du genre spiroea ; il conserva la syllabe spir, la lettre a pour rappeler le processus d’acétylation, ajoutant la désinence in, il aboutit à aspirine (Réalisation de la phase 4).
C’était en 1899. L’âge de l’aspirine venait de commencer.La firme Bayer entreprit sa fabrication industrielle et le nom d’aspirine devint alors une marque déposée. Le record de durée s’en trouva battu puisqu’il aura fallu attendre 24 siècles pour obtenir, à partir d’un premier principe actif (la saliciline de la feuille de saule), un produit pharmaceutique de grande consommation.
Ce qu’on en retiendra surtout, c’est qu’issue de la chimie des substances naturelles, grâce à la salicyline, l’aspirine est devenue le symbole de la grandeur naissante de la synthèse organique de cette fin du XIXe siècle qui, au XXe siècle deviendra dominatrice.
 
SYNTHÈSE DES SYNTHÈSES
 
À la suite de l’étude de ces deux éléments de synthèse, [photosynthèse et phytosynthèse] quels enseignements peuvent être retirés en ce qui concerne le principe actif.
La manière dont il a été élaboré :
        pour la première, son approche a été progressive ; c’est typiquement la ‘scientific method’– dans laquelle, selon Charles S. Pierce, l’enquête suppose que le réel est détectable mais indépendant de l'opinion particulière, de telle façon que, contrairement aux autres méthodes, l'enquête peut, de son propre aveu, se tromper (faillibilisme), non seulement de droit, mais  à dessein d’essais et critique, pour parvenir à corriger et améliorer par elle-même.
        pour la seconde il est présent dès l’abord mais l’effet est imprécis. Un long chemin reste à faire pour le rendre opérationnel. C’est typiquement la méthode décrite par Pierce sous le titre de « method of tenacity ».
« En tant que ‘politique de s'en tenir à la croyance initiale’, elle apporte confort et détermination, mais conduit à tenter d'ignorer des informations contraires et les opinions des autres, comme si la vérité était intrinsèquement privée, non publique. La méthode va à l'encontre du mouvement social et vacille facilement. Ses succès peuvent être brillants, mais ont tendance à être transitoires ».
La manière dont il s’exerce :
        pour la première c’est par absorption ;
        pour la seconde c’est la synthèse chimique découverte fortuitement.
La manière dont il s’est imposé :
        la première par son intégration au cycle du vivant ;
        la seconde par son intégration au cycle de la pharmacopée.
Ainsi, du principe actif on retiendra que, pour son élaboration et son exercice, un phasage est indispensable pour les conduire et que, pour le voir s’imposer il faut l’intégrer soit à cycle vital soit à un cycle expérimental.
Selon Habermas[5], « les formes synthétiques de l’inférence permettent des conclusions qui ne sont pas justifiées par le fait qu’elles sont nécessairement vraies ou probables ; elles doivent leur validité au seul fait d’être les résultats d’une méthode ‘qui pourvu que le chercheur l’applique avec persévérance, doit soit le conduire à la vérité, soit diriger ses conclusions de telles sortes que celles-ci se rapprochent de la valeur limite de la vérité’…Les règles logiques du processus de recherche établissent une procédure qui, si elle est effectuée de façon continue dans des conditions empiriques, accroît les opinions intersubjectivement reconnues.
Parmi toutes les méthodes conduisant à des opinions valables, la méthode de la recherche s’est révélée en fait comme celle qui obtient le plus grand nombre de succès. À côté de la ‘scientific method’, Pierce discute trois autres méthodes issues de trois processus de vie, 1) la  method of tenacity dont il vient d’être question avec la ‘phytosynthèse’, 2) la method of authority, 3) l’apriori method.
La méthode d'autorité surmonte les désaccords, mais parfois brutalement. Ses succès peuvent être majestueux et de longue durée, mais elle ne peut pas réglementer les gens assez à fond pour résister indéfiniment aux doutes, surtout quand les gens découvrent d'autres sociétés présentes et passées.
Le procédé de l'apriori , quant à lui, favorise la conformité moins brutalement, mais incline les gens à formuler des opinions ( goûts, tendances, habitudes). Dans la conversation et dans la comparaison des perspectives, il se reflète en termes de ‘’ce qui est conforme à la raison.’’ Il est plus intellectuel et respectable, mais, comme les deux méthodes précédentes, il soutient les croyances accidentelles et capricieuses, inclinant  certains esprits à douter de sa validité.
Habermas, une fois encore fournit la conclusion de cette ‘synthèse des synthèses’[6] :
« Le processus cognitif étant immédiatement un processus de vie, la réalisation de l’intérêt qui commande la connaissance devrait amener la satisfaction directe d’un besoin comme le fait un mouvement instinctuel – mais l’intérêt, lorsqu’il est satisfait, ne conduit pas à la jouissance (happiness) mais au succès (success). Le succès se mesure à la résolution des problèmes qui ont une fonction à la fois vitale et cognitive ».     
 
Remarque prospective
En vue de notifier un principe actif pour chaque groupe de sports constitué, la démarche qui va suivre nous conduira à postuler son existence, c’est-à-dire à nous placer délibérément dans la troisième méthode de recherche décrite par Pierce, celle de l‘ «apriori method ».
 
 
LA VICTUSYNTHÈSE
 
L’action sportive (do le jeu), élément de synthèse,a pour principe actif la production de vainqueurs[7] ; d’où le nom de « victusynthèse »[8]. Elle consiste en une activité physique exercée dans le sens du jeu, de la lutte et de l’effort, et dont la pratique suppose un entraînement méthodique, le respect de certaines règles et disciplines. Elle trouve son origine dans les Jeux Olympiques qui étaient célébrés tous les quatre ans près d’Olympie, à partir de 776 av. J.C. et où se disputaient les prix de concours gymnastiques.
De nombreux types d’actions sportives se sont répandus à travers le monde ayant chacun leur principe actif.
 
RECHERCHE DU DOMAINE D’ACTIVITÉ CONCERNÉ
 
Quel que soit le sport, il convient en premier lieu de reconnaître dans quel domaine d’activité il se situe.
On peut distinguer deux premiers domaines dont les moyens sont spécifiques et les fins particulières : un domaine instrumental, « relation de type technique au monde[9] », et un domaine mental qui s’applique à la « répression de la nature intérieure de chacun ». Cette distinction, nous la rencontrons, chez Jürgen Habermas[10], appliquée au domaine communicationnel.
Cette répression, élément capital, il nous faut en préciser l’origine et comment Habermas l’a découverte[11].
« De même que Marx sous le mot de société, Freud appréhende sous le mot de (Kultur) ‘civilisation’ ce par quoi l’espèce humaine s’élève au-dessus des conditions animales de l’existence. C’est un système d’autoconservation qui remplit deux fonctions :
         s’affirmer face à la nature ;
        organiser les rapports des hommes entre eux (en particulier la répartition des biens accessibles). »
À la simple lecture de ces deux fonctions, force est de constater, que le sport, dans une catégorie au moins, les remplit parfaitement et que le mot de mental, qui vient d’être accordé au « domaine », le spécifie totalement.
 
Domaine instrumental :
mécanique – cycliste – hippomobile – nautique – balistique.
Le principe actif correspond à celui des instruments utilisés pour maîtriser les obstacles et les forces de la nature. Il n’y a donc pas de raison de le rechercher.
 
Domaine mental :  
C’est un domaine de concepts dont la reconnaissance peut être typifiée (ils sont symptomatiques, on en parle et on le constate dans les évènements correspondants. Au titre du constat, disons-le brièvement pour engager la recherche il y est question de mise en concurrence[12], d’échanges, de duels. Là, le principe actif est immatériel et donc plus difficile à trouver, et c’est une méthode qui reste à proposer pour aboutir en toute sécurité.
 
ÉLABORATION D’UNE CRITÉRIOLOGIE
                                                                    
Cette proposition de « critériologie » établie selon l’apriori method de Pierce, vise à conduire avec pertinence la recherche du principe actif dans le domaine mental. Elle peut être utilisée soit à titre personnel, comme nous nous proposons de le faire, soit à titre collectif (analyse fonctionnelle de groupe). Le « perfologue » (terme utilisé dans l’Analyse de la valeur) tel que proposé comporte six phases d’analyse recouvrant sept critères :
 
        Ce qui doit être fait (critère 1) et 2)
        Comment cela est-il fait ? (critère 3)
        En vertu de quoi cela est-il fait. (critère 4)
        Récapitulation des ‘faire(s)’. (critère 5)
        Valeur du faire global. (critère 6)
        Intentionnalité du faire (pt de vue phénoménologique)
. des participants (critère 7a)
, des arbitres (critère 7b)
 
1er critère :
Type d’adresse
(Le déplacement est implicite quelles que soient ses caractéristiques, sachant que seules les courses à pied de l’athlétisme le prennent en compte).
Le mot adresse est pris dans le double sens d’adresser (envoyer) et qualité physique d’une personne qui fait les mouvements les mieux adaptés pour la réussite de l’action.
Ce critère (toujours dans l’optique de la recherche) précise la partie du corps la plus intensément active qui est concernée.
 
2e critère :
Principe opérationnel (observation)
Il y a dans toute activité sportive une action fondamentale, un principe opérationnel qu’il convient de bien préciser. En tant que principe, il n’apparaît pas spontanément et il y a beaucoup de faux-semblants. C’est une recherche active à pratiquer individuellement ou collectivement en vue d’aboutir à l’idée maîtresse.
 
3e critère :
Modes d’expression
L’expression verbale étant exclue, le joueur ne dispose que d’une gestuelle appropriée à son faire. L’intérêt de ce faire réside dans ses variations et du niveau d’appropriation du joueur (de sa compétence au sens plein du terme) et de son caractère. C’est de ces modes d’expression que se dégage le caractère de l’affrontement, et par ricochet, l’intérêt ressenti par le public
 
4e critère :
Principe actif (notification)
C’estlintentionnalité (univoque ou biunivoque) qui domine chez le joueur au niveau de l’action. Toujours en tant que principe, mais encore plus difficile à cerner du fait qu’il doit être actif, la recherche de ce principe (do principe opérationnel) peut être individuelle ou collective et on l’obtient quand il est singulier, quand il représente (sacralise !) toutes les actions entreprises.
 
5e critère :
Progression de la partie
C’est dans les faits, la mise en scène de tous les faire(s), les manquements à faire (manquement aux règles et au respect des personnes), les empêchements de faire du fait des limites du terrain de jeu et de l’alignement des joueurs. Toutes les interruptions se trouvent codifiées.et participent au déroulement de la partie.
 
6e critère :
Typification de l’action globale
Il s’agit là d’une question de reconnaissance, car les actions globales peuvent ressortir de trois domaines suffisamment identifiés. De longue date, compte tenu de ses nombreuses analogies, on connaît le modèle concurrentiel que Max Weber[13] a précisé. On connaît, depuis peu il est vrai, le domaine communicationnel (de plus en plus répandu) et le domaine mimétique relatif à la convoitise (le désir avide de posséder). Le premier est décrit dans les travaux de Jürgen Habermas, le second dans ceux de René Girard. Ce sont trois composantes de la nature intérieure de chacun qui se trouve réprimée (la rivalité pour le premier, le désir mimétique pour le second).
 
7ae critère :
Intentionnalité du joueur au point de vue phénoménologique
Toutes les intentions premières qui viennent d’être développées prennent corps dans une intention plus générale qui, elle aussi, a pu être identifiée : on peut valoriser un contexte de rivalité objective et on peut transcender un désir objectif. C’est tout le passage de l’intersubjectivité à l’interobjectivité qui est le propre de l’homme réfléchi.
 
7be critère :
Intentionnalité des arbitres du point de vue phénoménologique
Etant les garants de l’ordre et de la discipline, les arbitres veulent être irréprochables tant vis-à-vis des joueurs que du public. Leurs moyens sont variables selon les domaines arbitrés, mais ils doivent être intransigeants quant au respect de leur propre personne. Comme ils ne peuvent pas tout voir, quand il y a au sein de la puissance arbitrale une hiérarchie établie au plan de la décision, celui qui décide en dernier ressort doit, par respect pour la personne de ses obligés, tenir le plus grand compte de leur avis. Chaque infraction doit être appréciée en elle-même, sans jamais être relativisée en raison du contexte. C’est aux institutions fédérales de bonifier leurs moyens d’intervention pour obtenir un minimum de contestations. Ils sont partie prenante de la réussite des évènements organisés.
 
Au terme de cette recension, une étape a été franchie en faveur de la recherche du principe actif dans le sport du fait de la production d’une critériologie. Elle a été conçue selon la pratique de l’Analyse de la valeur qui a fait ses preuves par ailleurs. Avant d’être proposée, elle a donné lieu à plusieurs tests qui se sont avérés probants. Une démarche de validation pourra être entreprise à la suite. L’intérêt de cette méthode heuristique, qui peut être qualifiée de ’ pratique’, « correspond bien à la réalité communicationnelle de l’interaction qui se révèle au fondement de l’idée de pratique opposée à la technique[14] ».
 


[1] Le fer, par exemple, retourne sous forme d'oxyde de fer sous l'effet de la corrosion. Cependant, le procédé de corrosion est une réaction électrochimique complexe et prend diverses formes. La corrosion peut produire une attaque générale sur une large surface ou peut résulter en une attaque très localisée. La corrosion est un problème pertinent pour la conservation des structures métalliques.
[2] La première boussole chinoise n'était probablement pas conçue pour la navigation, mais consistait en une pierre d'aimant utilisée pour harmoniser l'énergie environnementale selon les principes géomantique du Feng shui.
La première mention de « l'attraction d'une aiguille par un aimant » se trouve dans un ouvrage chinois composé entre 70 et 80 après J.-C. (Lunheng ch. 47) : « La magnétite attire une aiguille » (de fer). Ce passage de Louen-heng est le premier texte chinois mentionnant l'attraction d'une aiguille par un « aimant».
La première référence explicite à une boussole magnétique pour la navigation maritime se trouve dans le livre Pingzhou Ketan de Zhu Yi de 1117.
L'invention de la boussole en Europe est généralement attribuée à un Amalfitain nommé Flavio Gioja en 1300 ou 1302.
[3] Du grec phôtos = lumière
[4] Le cycle de Calvin (aussi connu comme le cycle de Calvin-Benson) est une série de réactions biochimiques prenant place dans le réseau conjonctif (stroma) des chloroplastes des organismes photosynthétiques. Il a été découvert par Melvin Calvin et Andy Benson à l'université de Californie - Berkeley.
[5]Connaissance et intérêt, p. 171
[6]Ibid., p. 190.
[7] Ce qui est le propre de toute civilisation.
[8] Du latin victus = vaincre
[9] Cette relation a sa propre rationalté (rationalité instrumentale), qui n’est pas qu’un pur formalisme praxiologique (les règles du "bon travail"), elle organise des échanges qui ont leur matérialité symbolique et axiologique et nourrissent la communication.
[10] J. Habermas, Connaissance et intérêt, Gallimard, mars 2006, p. 95.
[11] Ibid., p. 347.
[12] Corrélativement le reporter indique : 1) on fait l’appel des concurrents, 2) il a tenu l’échange, 3) il a encore gagné son duel,
[13] Max Weber, Economie et Société, AGORA, Plon, réédition 2008, p.75.
[14] Jean-René Ladmiral, in Préface de Connaissance et intérêt,de Jürgen Habermas p. 26


Date de création : 19/09/2013 @ 07:48
Dernière modification : 19/09/2013 @ 08:10
Catégorie : Sociologie
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